lundi 2 avril 2012

Octopus n°11 avril - juin 2012

Profession Monitrice Tek

Merci à Paul pour cet article très sympa.





sagascuba@gmail.com

Interview Plongée Mag Salon Paris 2012


Eveline Verdier : une plongeuse presque comme une autre

Publié le 20 janvier 2012

Si la plongée se féminise incontestablement, nos compagnes étant toujours plus nombreuses à pratiquer la plongée sous toutes ses formes, il est un domaine où elles demeurent marginales dans l’Hexagone : la plongée tek. Eveline Verdier est l’exception. Cette Suissesse d’origine a débuté la plongée en 1984 et est monitrice depuis 1987. Elle s’intéresse au tek dès 1997, aux États-Unis puisque rien n’existe alors en France. Trimix, spéléo, elle touche à tout et a été l’une des premières à faire des formations recycleurs. Encore aujourd’hui, Eveline est probablement la seule formatrice de moniteurs recycleurs. Tant sur Inspiration, Poséidon ou Megalodon.

Propos recueillis par Daniel Deflorin

Plongée Magazine : Pourquoi si peu de filles ?
Eveline Verdier : Paradoxalement, alors qu’elles sont de plus en plus nombreuses, très peu d’entre elles poussent jusqu’au Niveau 3 ou 4, porte d’entrée de la plongée tek. Et finalement, en France du moins, elles semblent peu motivées pour faire du Trimix ou du recycleur. Sans doute en raison de l’image véhiculée, avec des plongeurs ceinturés de gros blocs. Alors que le recycleur n’est pas plus lourd qu’un scaphandre classique, ni beaucoup plus compliqué. Il nécessite juste un apprentissage technique particulier. Peut-être aussi car ce milieu reste très masculin.

P. M. : Que faire pour les séduire ?
E. V. : Je ne sais pas. Mais sans doute que des événements comme le Salon de la Plongée permettent de dédramatiser cette image, de contribuer à rendre le tek accessible à toutes. Ou peut-être faudrait-il faire des stages réservés aux filles. D’ailleurs, je vais en faire un. Du 22 au 26 août, stage spécial filles recycleur air ! Maintenant que les grands organismes de formation s’intéressent aux recycleurs loisir, cela va sans doute évoluer. Mais le Trimix profond restera encore longtemps une niche réservée aux garçons. Les filles ont moins le sens du défi, à qui sera le plus profond. Elles se mettent moins en avant.

P. M. : Quand le tek va-t-il se féminiser ?
E. V. : En Amérique du Nord, les filles sont déjà nombreuses, mais en Europe, elles restent plus timides. Je pense que le marché va vraiment décoller d’ici deux ans. Mais c’est maintenant qu’il faut être sur le créneau.

P. M. : D’être une fille te donne-t-il une approche différente ?
E. V. : Très certainement. Le fait d’avoir une certaine ancienneté et réputation me crédibilise probablement. Tout comme une pédagogie, plus « douce ». Par mon origine suisse, je conserve un esprit carré et rigoureux, mais je n’engueule pas mes élèves. J’ai une approche moins virile, moins tek pure et dure que mes homologues masculins et c’est sans doute ce qui plaît.

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